Juillet 2008 - Archives

23/07/2008 14:07:57

La routine, puis la route out

La routine, l'habitude, toujours les mêmes choses. En Alsace on parle de Stammtisch pour la table de restaurant à laquelle nous avons toujours notre place, comme si elle nous était désignée comme étant propriété de notre vie, de nos habitudes. On aimerait parfois que la vie change, qu'il se passe autre chose. Changer les habitudes, mais parfois tout dégringole, tout dérape, des pneus crissent, et le chemin que nous prenions change du tout au tout, nous changeons de direction.

Un carrefour à sens giratoire : description de l'évènement perturbateur

Un arrêt. Une attente. Un bruit. Un choc. Le monde qui tourne. Des cris. Des pensées. Des voix. Des personnes. Des sons. Des téléphones. Tout se chamboule.

On pensait avoir une journée comme d'habitude. Un trajet aussi simple que celui de hier et avant hier. Après le repas de midi nous prenons la voiture et nous rendons au travail. Mon père conduit comme à son habitude dans une Renault Mégane 2, conducteur, moi passager. On arrive au feu rouge du centre commercial, on le passe et arrivons sur la deux fois deux voies. Nous sommes sur la voie de droite et naviguons vers la voie de gauche. Une BMW arrive à toute blinde derrière nous et tente de nous dépasser sur la gauche. Mon père a juste le temps de donner un coup de volant sec et efficace, pour laisser passer la BMW qui n'a ralentit d'aucun moment ! Fort énervé, on se calme et continuons le chemin.

Nous arrivons au carrefour à sens giratoire. Cette fois sur la voie de gauche, laissée désormais libre. Sur notre droite se trouvent 3 à 4 voitures, également en attente de passer le giratoire. Nous stoppons notre véhicule et patientons sur les voitures provenant de gauche pour nous aussi aller sur le rond point et tourner à gauche en direction de l'autoroute (échangeur).

Des crissements de pneus pendant un temps, un choc à l'arrière : nous sommes projetés sur le carrefour à sens giratoire à une allure folle, comme si nous avions été accrochés par un élastique tendu, et qu'on venait de lâcher ledit élastique. nous sommes donc jetés sur le rond point à telle allure qu'on percute une troisième voiture qui roulait. Le second choc nous éjecte alors sur la droite.

Puis, notre voiture roule doucement sur la droite pour rejoindre la première sortir du rond point et s'arrêter. L'accident a eu lieu vers 13H25, ce jeudi 17 juillet 2008.

Voie rapide ou de l'adéquation de l'esprit / cerveau avec les évènements

Certains évoquent un entonoir dans lequel passerait énormément de souvenirs dans l'esprit de l'individu subissant un accident et qui pensent que c'est la fin. Je crois que c'est dans un moment pareil que nous voyons une partie de notre vraie nature, pour ma part c'est simplement le côté lucide qui est apparu.

En quelques secondes ou fractions de secondes, j'ai eu le temps :

- d'entendre un bruit de crissement de pneus
- de chercher d'où ça provenait, gauche puis droite
- de ne plus entendre de bruit
- de me dire : ouf c'est pas de notre côté
- de sentir le choc
- pause
- de comprendre que c'était finalement pour notre pomme
- de subir le déplacement rapide en avant puis sur la droite
- de voir la tête effarée de la demoiselle que nous avons percuté
- de voir la voiture aller sur la droite pour se ranger
- de se dire : nous sommes à l'arrêt

Tout ceci n'a du prendre que 15 secondes, voire moins. Mais le cerveau humain a le temps de penser à plein de choses, véritable voie rapide de l'esprit.

Dans le feu de l'action

Réfléchir, réfléchir, vous en avez de bonnes ! Dans un moment pareil on ne sait pas trop quoi faire. Aucun diplôme n'est obligatoire pour ce genre de situations, on ne sait tout simplement pas comment agir. Mais fort calme sur les évènements proches, je suis sorti du véhicule. Une femme s'arrête à côté de la voiture de mon père, n'étant plus réactif il ne pouvait pas descendre la vitre. Je suis donc allé à la rencontre de la dame. Elle dit avoir tout vu, que la voiture qui nous est entré dedans allait beaucoup trop vite, et qu'elle peut donner ses coordonnées. Je la remercie et prend ses coordonnées.

Entre temps je regarde de l'autre côté du rond point, et là je vois LE casse - cou, le conducteur fou, le ... jeune avec des dread lock (ne sait pas comment cela s'écrit) ! Il sort sans problème du véhicule, en face de lui une demoiselle dans une voiture verte. Porte cabossée par le choc, mais sans plus. Tout deux se dirigent vers moi, pour "discuter" un peu.

Apparemment ils ont pu joindre leurs patrons respectifs, la demoiselle son garagiste et sa mère, et sinon rien. Ni une ni deux, mais 112, j'appelle les urgences, tranquillement et avec un calme légendaire c'est certain.

Quelques temps après, les secours arrivent, se mettent autour de la voiture de mon père et s'occupe de lui. Ils demandent également le passager du véhicule, je lève la main et dit : Euh ... c'est moi. Ils me demandent de retourner dans la voiture, de m'asseoir, me tiennent la tête, me mettent une couverture spéciale pour avoir chaud, me prennent la tension plusieurs fois, me mettent un genre de minerve sur la nuque, etc. Tout cela s'est passé sans que je puisse faire quoique ce soit. Je me suis retrouvé hors de la voiture, accroché à une planche en plastique droite, ficelé de partout, et emmené dans une ambulance de pompiers. Là où ils ont repris ma tension et où le gendarme est arrivé en me posant des questions sur mon nom et prénom, adresse et numéro de téléphone. J'ai ajouté que j'avais récupéré le numéro d'un témoin, ses yeux se sont alors illuminé, il pétillait de joie apparemment. Il a pris note et la voiture de pomiper a démarré, m'emmenant aux urgences de l'hôpital de Hautpierre, à Strasbourg.

Je me souviens d'une chose "marrante", le pompier qui me prenait la tension plusieurs fois, puis je dis : Si je suis en sous - tension c'est normal, j'ai souvent de la sous - tension. Le pompier qui rétorque : vous ne semblez pas très perturbé. Et l'andouille que je suis répond : Oh, vous savez, il en faut plus que ça pour me perturber !

Et dans tout ça, que devenait mon père ?

De la signalisation d'un héros / vaillant conducteur

Si d'un article aussi long ne résulte pas une seule ligne sur mon père, c'est que je serais tombé bien bas ! Cet homme dont je parle peu souvent ici (à la base le joueb est prévu pour parler d'informatique, mais bon, on peut changer parfois), a eu de prodigieux réflexes.

En effet, après avoir reçu le choc, il a fait un simple "Hooop" grave et bas, puis a fait comme si la voiture avançait de manière normale. Il a vu que son véhicule fonçait vers un troisième et a immédiatement braqué sur la droite dans un grandiose réflexe de conducteur aguéri pour éviter autant que possible le choc. De la sorte notre véhicule a percuté par l'aile gauche la portière avant droite du véhicule vert dit Fiat Punto de la demoiselle déjà engagée sur le rond point.

Par suite mon père a laissé la voiture rouler et a accéléré pour mettre notre véhicule sur la première sortie du carrefour à sens giratoire, vraiment sur le côté pour laisser à la fois le rond point libre, et la sortie du rond point ouverte à ceux qui voudraient la prendre. Mon père enlève la vitesse, met le frein à main, coupe le moteur, roule des yeux et son regard devient vide. J'ai juste le temps d'entendre : Appelle les secours.

Et c'était tout.

Il a eu le réflexe de tout éviter le mieux possible, de penser aux autres conducteurs, de s'arrêter, voir que j'allais bien, puis il n'était plus là. Je crois que nous aurions eu bien pire s'il n'avait pas agi comme il l'a fait.

Du constat de l'accident, dégâts physiques

Comme déjà expliqué, sur les 4 personnes et les 3 voitures impliquées nous avons :

- La voiture noire qui a foncé à 90km/h sûrement complètement morte, le moteur a pris du simple au tiers environ
- La voiture verte sur laquelle mon père et moi avons été projetés, donc la portière avant droite est à changer
- Notre voiture complètement morte, l'arrière "chiffonné", le toit plié, et le support du moteur avant droite plié
- Le conducteur de la voiture noire n'a rien
- La demoiselle non plus
- Mon père a une entorse cervicale et un hématome au dos
- J'ai une douleur au bassin qui semble commencer à remonter dans le dos

S'eut pu être pire, mais il faut avouer que les constructeurs de voiture font bien des efforts pour limiter la casse et protéger les conducteurs. Cependant, vu le choc, je doute que de potentiels passagers arrières auraient eu moins de dégâts que nous ...

Le départ, le trajet, l'arrivée, le ... départ ? Déviation ?

S'il faut une conclusion, je crois bien que c'est ici qu'il faut se rendre. Que retenir de tout ça ? Faut il prier quelqu'un ou quelque chose, remercier quiconque ou quoi que ce soit ?

Je crois bien que cet accident devait arriver. Nous venions d'en éviter un, le second n'a pas loupé. Si de destin il faut parler, de chance aussi, car nous en sortir avec plus ou moins peu de lésions est un miracle. Si j'ai foi en mon petit Médaillon de St Christophe, c'est peut être crédule, mais le patron des voyageurs semble ne pas m'avoir oublié et moi non plus.

Il faut cependant remarquer la qualité de notre voiture Renault Mégane 2 qui avait 5/5 en note de sécurité et de tests de crash, en la qualité d'action et de réactivité des secours de tout types, que ce soit les pompiers, les gendarmes, les urgences. Mais également nos proches qui se sont inquiétés, ont vadrouillé à droite à gauche pour récupérer nos affaires, savoir où nous étions, venir nous porter "présence" et adoucir notre mal en restant près de nous.

Si je vois la chose de bon ton, c'est que d'une part nous ne pouvions pas éviter l'accident, il faut donc relativiser. Les dégâts sont minimes comparés à d'autres, et nous devons donc être heureux de pouvoir avoir quelque chose à raconter.

Je ne souhaite à personne, même pas mon potentiel pire ennemi, de subir cet évènement et tout ce qui s'en suit. Ce sont des choses qui ne devraient pas arriver. Et pour cela il faut plutôt en vouloir à vous, oui vous chers lecteurs, comment conduisez vous ? Certes vous allez dire : Oh non jamais, je ne roule jamais vite ! Quoique ... parfois 10, 20 km/h de plus ? Je prend quelques risques ? Pas de distances de sécurités ? Vous ne prenez pas entre vous et la voiture d'en face une distance égale au chiffre des dizaines du compteur kilométrique le tout multiplié par 3 ? Calculez vous un temps de 3 secondes entre vous et le véhicule de devant s'il devait s'arrêter net ? Et vos rétroviseurs ? Où sont ils ? Dans votre poche ? Et vos mouvements des angles morts ? Et la ceinture ? Et votre contrôle technique, vos freins, vos niveaux de liquides ?

Nous ne pensons pas souvent à tout ceci, mais ce sont autant de facteurs qu'il y a d'accidents par jour ! Réfléchissez avant de prendre la route, si vous savez rouler c'est bien, mais d'autres peut être pas ...

13/07/2008 21:12:42

Blankolitude

Ce billet vous déplaira sûrement, si vous avez le courage de le lire je vous félicite. Pour les autres, passez votre chemin. Je considère qu'un joueb doit être l'expression de la personne qui en est l'auteur. Le message qui suit en est donc la preuve. Nous parlerons ce jour de la solitude.

 Blankolitude, la solitude du Blanko

La vie est parsemée d'obstacles, d'épreuves en tout genre, de personnes avec ou contre vous. Mais, parfois, c'est aussi des moments de solitudes. Si cela s'oppose à l'idée de présence de nos êtres chers, ce n'en est pas forcément le signe que nous sommes physiquement seuls. Je ne suis pas en manque de personne, car je possède une famille, des amis, des connaissances qui pensent à moi. Pourtant je me sens seul car cela fait, je crois, partie de moi.

La solitude, un don ou une tare ?

Certains croient en le don. Ce dernier serait le signe d'un cadeau fait par des instances supérieures, sorte de particularité que chacun de nous possède. Ainsi la plupart sont doués en sport, d'autres en qualité intellectuelle, d'autres au jonglage ou d'autre encore en lancé de capsule de bière sur une cible donnée ... Mais si nous avions d'autres "dons" comme la solitude ? Pourquoi la solitude serait quelque chose que nous subissons au lieu d'être une partie de nous, une expression de soi, finalement un attrait de nous ?

La solitude comme attrait de la personnalité

Je crois que la solitude peut être un attrait de notre personnalité. Avantage ou inconvénient, c'est selon percéption des personnes en face. Simplement il se peut que la solitude serait attachée à certains. Je subis / vis cette dernière plusieurs fois par an, et plus j'y pense et plus j'en arrive à la conclusion que la solitude est un de mes attraits. Cela s'attache à moi, ce lie à moi, se fond en moi, je suis la solitude.

De la provocation de la solitude

Je disais plus tôt que de la présence physique des êtres existait ou non la solitude. Je disais que même en présence de nos amis les plus chers nous pouvions être seul ; et si la solitude était provoquée ? Subissons nous la solitude ou la provoquons nous ? Je crois que me concernant c'est parfois un déclic qui rend ma vie pleine de solitude. Si je me sens seul, c'est parce que je le perçois ainsi. En un sens, je suis responsable de la solitude, je pourrais m'en plaindre et faire pitié à tout le monde, mais pourquoi ne le fais je pas ?

La solitude dans la présence

Finalement, si je suis seul, ce n'est pas du fait que je manque d'affection ou de personnes pour me soutenir ; si je suis seul c'est simplement parce que je perçois le monde comme étant un ensemble autour de moi, un ensemble qui tourne sans moi, ce monde tourne sans ma présence, donc je considère mes interactions avec ce monde comme d'une inutilité évidente. C'est aussi pour cela que je recherche fréquemment la solitude par choix.

Le bien ou le mal ?

D'où cherchons nous l'effet négatif ou positif d'une chose ? La solitude est elle un bien ou un mal ? De quelle façon pouvons nous considérer que la solitude est un mal ou un bien pour une personne ? Je ne vous connais pas cher lecteur, mais ce que je sais de mon choix précédent, c'est qu'en bien ou en mal je sais que la solitude me poursuit partout où je vais, et qu'importe les expériences et les bonnes rencontres que je fais, au final je considère l'ensemble de mon vécu comme de peu d'importance, et je me retrouve seul. Parfois, comme ce jour où j'écris ces mots, je trouve que j'ai besoin de cette solitude. Sans elle je ne pourrais sûrement pas continuer de vivre, car c'est en faisant un point sur sa vie qu'on estime ou pas être seul, avoir bien fait l'une ou l'autre chose. Mais ce que la solitude apporte c'est aussi une pause ! Être seul permet donc de se reposer de tout ce qui nous entoure. On crée une bulle. Cette bulle ne nous coupe pas du monde, elle inhibe le monde, ce qui est une vision totalement différente ce que nous nous en faisons d'habitude.

Conclusion

Je crois donc que la solitude est nécessaire non seulement pour tempérer la vie, mais c'est aussi un système pour mettre en valeur le reste de notre vie et lui donner un sens, à savoir de bien prendre en considération et d'évaluer au mieux nos expériences en commun, la famille, les amis, les collègues, les connaissances, et même toutes ces personnes que nous voyons et rencontrons dans la vie courante. La solitude est plus qu'un tare, qu'un effet négatif, qu'une chose non voulue, elle fait partie de la vie, prenez soin d'elle car elle apporte plus que tout ce que vous pouvez imaginer.